La Maquette

Envie d'un montage pas trop compliqué, n'ayant pas un nombre de pièces excessif tout en ayant un niveau de détaillage suffisant, le Spitfire de chez Eduard possède toutes ces qualités et est donc le modèle idéal pour un montage reposant. Il sera assemblé « de la boîte » et portera la décoration de la monture du F/Lt Otto Smik : camouflage et marquages typiques du 312 Squadron avec le badge de l'unité peint des deux côtés du capot moteur et la cocarde tchécoslovaque sous la verrière.

Le Montage

Pour gagner en finesse, les trous, généralement représenté par un trou borgne par beaucoup de fabricants, sont percés à l’aide d’un foret monté sur un porte-foret. Les derniers résidus de plastique liés au perçage sont enlevés avec un pinceau fin trempé dans de la colle liquide :

Le cockpit dans son ensemble tel qu’il est présent dans la boîte. Il est déjà très convaincant comme ça, mais peut cependant être légèrement amélioré par l’ajout de détails afin de lui donner un peu plus de volume. Le tableau de bord est souvent représenté par un décal que l’on vient coller sur la pièce support. Cette solution est très simple à mettre en œuvre, mais manque de réalisme. On verra un peu plus loin une autre façon de faire qui, si elle est un peu plus longue, ne présente aucune difficulté particulière pour un résultat bien plus intéressant visuellement :

À l’aide de profilés en plastique et de fil de cuivre, récupéré sur une vieille bobine, on réalise les différents câbles et tubulure. Seuls ceux qui resteront visibles une fois le fuselage assemblé sont mises en place. Ici aussi, la structure du fuselage est percée à l’aide d’un foret :

On complète ce mini détaillage sur la paroi de gauche et le tableau de bord. La retassure visible en bas à droite de la photo est bouchée au Perfect Plastic Putty. Ce mastic sèche très rapidement, sans retrait et se lisse à l’eau, évitant une séance de ponçage délicate :

Autre détail auquel vous n’échapperez pas est la réalisation des harnais. Deux solutions s’offrent à vous, l’achat d’une planche en photodécoupe dédiée chez un artisan ou les réaliser vous-même. Cette deuxième solution est intéressante si vous désirez donner aux ceintures une position moins académique que celle « imposée » par la photodécoupe. Des bandelettes sont découpées dans de la feuille de plomb que l’on peut récupérer sur des vieilles bouteilles de vin ou achetées chez votre détaillant préféré. Les boucles en photodécoupe sont issues d’une référence Reheat Model (RH03). Il suffit alors d’enfiler chaque boucle à sa place comme vous le feriez pour une véritable ceinture. Le fait de travailler bandelettes par bandelettes simplifie grandement les choses. Ces bandelettes, ainsi équipées de leurs boucles, sont ensuite assemblées afin de former le harnais complet. La malléabilité du plomb permet de donner la forme que l’on veut à ce dernier :

Dernier détail visible, la chenille du circuit d’oxygène est réalisée en deux parties. Tout d’abord, du fil du cuivre très fin est enroulé autour d’une aiguille du diamètre voulu. Puis une âme en fil de cuivre est enfichée à l’intérieur afin d’augmenter la rigidité et de pouvoir lui donner la forme que l’on veut plus facilement. Après avoir coupé à la bonne dimension, la pièce est collée en place avec de la cyano liquide :

La colle et la peinture ne faisant pas bon ménage, les zones de collage sont protégées avec de la bande-cache. Concernant la peinture, justement, j’ai pour habitude d’utiliser une dilution relativement importante, entre 50% et 70% de diluant (Alcool Supérieur ou, idéalement, Alcool Éthylique), en fonction de la couleur. Le Rouge et le Jaune, par exemple, étant des couleurs peu couvrantes, je prendrai la dilution la plus faible et une pression d’air plutôt basse (de l’ordre de 0,7 bar) afin d’obtenir un fini le plus lisse et le plus fin possible. Ceci prévaudra tout au long de cet article. Mais, toute généralité a ses exceptions, je préciserai donc, le moment venu, les réglages utilisés :

Le Vert Intérieur est obtenu à partir d’un mélange de H312 et de H70, dans les proportions de deux gouttes de la première couleur pour une goutte de la deuxième. Évidemment, chaque personne ayant une perception différente de la couleur, ceci est totalement subjectif. À vous de faire des essais et trouver le mélange qui vous convient le mieux :

Les zones « hors cockpit » sont ensuite peintes en White Aluminium de la gamme Metal Color de chez Vallejo. Même si ces peintures peuvent être utilisées « direct du pot », je préfère quand même les diluer légèrement (environ 20%) avec de l’alcool, ceci afin de travailler en couches fines et ne pas empâter les petits détails. La peinture étant donc plus épaisse, la pression d’air en sortie de l’aérographe sera légèrement augmentée (1 à 1,5 bar) :

Idéalement, cette étape doit se faire sur une surface brillante afin d’éviter l’apparition d’auréoles disgracieuses. L’avantage des peintures Gunze est qu’elles sont naturellement satinées, ce qui nous évite le passage d’un vernis brillant. Donc, une fois la peinture sèche (attendre une petite demi-heure pour plus de sécurité), un jus prêt à l’emploi de la marque Ammo est diffusé par capillarité dans les creux afin d’accentuer les ombres et commencer à donner du volume à la zone traitée. Généralement, je choisis la couleur de mes jus dans la même tonalité que la couleur de base, mais on verra plus loin, qu’occasionnellement, il en sera différemment :

On fait de même sur les parties peintes en Aluminium, mais avec un jus Bleu Noir, cette fois. Il peut arriver de légèrement déborder lors de la dépose du jus. On corrige facilement cela en essuyant ce dernier avec pinceau fin imbibé d’essence F :

Les parties en relief sont brossées à sec avec du Vert Pastel. La brosse est trempée dans la peinture puis l’excédent est enlevé en essuyant le pinceau sur du papier absorbant. On frotte ensuite la pièce, dans les quatre directions, afin d’éclaircir toutes les arêtes. Le volume est donné à la pièce et tous les détails se détachent nettement mieux :

Un deuxième drybrush, fait avec du blanc cette fois, est exécuté de haut en bas, essentiellement dans la zone d’ouverture du cockpit. Il va permettre d’éclairer artificiellement les zones qui reçoivent le plus de lumière :

Les détails sont repris en Gris Noir (la couleur noire étant très difficile à ombrer, il est préférable de partir sur une couleur légèrement plus claire) :

On donne du relief en drybrushant la surface avec du Gris Moyen puis un filtre Noir (du PLW Ammo dilué au white-spirit) permettra de fondre l’ensemble :

Le tableau de bord subira le même traitement que précédemment. Seuls les filtres ou jus seront laissés de côté :

Les cadrans sont remplis avec du Blanc dilué à l’eau. La dilution est importante. Trop, ça déborde de la gravure, pas assez, ça ne se diffuse pas. Ici aussi, faites des essais avant de vous lancer :

À l’aide d’un Punch & Die, on découpe un à un les cadrans du décal qui, après avoir été trempés dans de l’eau, sont mis en place dans leur emplacement respectif. Une goutte de vernis brillant viendra les sceller définitivement et simulera, par là-même, la vitre :

Le siège est tout d’abord peint en Vert Intérieur. Les parties devant rester de cette couleur sont masquées puis la couleur caractéristique de la bakélite (Marron Rouge) est passée. Du Jaune est ajoutée à cette dernière pour éclairer les arêtes :

Le dossier est Noir légèrement cassé avec du Marron Clair (H321 Gunze). Il est ensuite éclairé sur son sommet en rajoutant au mélange précédent une goutte de ce même Marron Clair :

Afin d’avoir une meilleure accroche de la peinture sur le plomb, une couche d’apprêt pour carrosserie Motip est déposée sur le harnais. Cet apprêt est conditionné en bombe. Pour faciliter son application, je le transvase, par l’intermédiaire d’une paille, dans un récipient. Cette manipulation permettra une utilisation plus aisée à l’aérographe. Attention de bien laisser dégazer le produit une fois transféré, sous peine d’avoir de mauvaises surprises lors de l’ouverture du flacon. La couche de base est du Jaune Sable (H79 Gunze). Les ombres sont marquées avec du Terre Mat de chez Vallejo, passée sous forme de jus avec un pinceau fin. Les clairs sont en Marron Liège. Ils sont appliqués sur tout le pourtour du harnais sous forme de drybrush. Après avoir peint les boucles en Aluminium, il est mis en place et fixé à la cyano. On peut alors lui donner la forme que l’on veut :

Le résultat final avec tous les éléments en place. Seul l’essentiel restera visible à travers la petite ouverture du cockpit. Il n’est donc pas vraiment nécessaire de super-détailler sauf si on désire se faire plaisir :

Le capot moteur est curieusement en deux parties. Afin de se faciliter la tâche et réduire au maximum le masticage aux endroits difficilement accessibles, chacune des pièces est ajustée puis collée sur le fuselage à la colle liquide appliquée au pinceau. Les pipes d’échappement sont mises en place avant cette opération et seront peintes plus tard :

Le joint à la jonction des deux pièces est traité au mastic Tamiya. La zone est tout d’abord délimitée avec du scotch de carrossier avant de le déposer à l’aide d’une spatule taillée dans un cure-dent :

Le ponçage se fait avec des éponges de ponçage souple pour carrosserie ou du Micromesh, à gros grains (320) tout d’abord puis, après avoir enlevé le scotch, à grains fins (600). Pour finir, la surface est polie à la laine d’acier fine n° 000. Tous ces matériels se trouvent très facilement dans les magasins de bricolage :

Une couche d’apprêt permettra de faire apparaître les éventuels défauts résultants du travail précédent et de rendre la surface homogène pour la phase de peinture :

La même méthode est appliquée pour la mise en place du capot à l’intrados. La sculpture des vis ¼ de tour ayant disparu au ponçage, elles sont refaites en rondelles de plastique découpées au punch & die et collées à la cyano :

Malgré toutes les précautions prises lors de la mise en place de l’empennage, il reste un léger joint qu’il va falloir traiter :

Pour cela, on passe plusieurs couches de Surfacer avec un pinceau. Il vaut mieux attendre un petit quart d’heure entre chaque couche pour qu’elles aient le temps de sécher et de se rétracter :

Ensuite, avec un coton-tige imbibé d’alcool, on lisse gentiment la surface jusqu’à faire disparaître le surplus de Surfacer. On évite ainsi une séance de ponçage qui aurait pu faire disparaître les détails environnants :

Même si les pièces vitrées sont parfaitement transparentes et brillantes d’origine, elles subiront un bain de Klir (ou Future) afin de les protéger des manipulations à venir. Pour éviter un désagréable effet de loupe, l’excédent de produit est enlevé à l’aide d’un tissu absorbant :

Elles sont collées à la colle liquide diffusée par capillarité. Il vaut mieux éviter d’appuyer sur la pièce pendant le séchage afin de ne pas créer un bourrelet de plastique fondu à l’intérieur qu’il serait impossible d’enlever par la suite :

Elles sont protégées avec des petits morceaux de scotch de masquage (ici, du scotch Tamiya). Pour assurer une bonne étanchéité de l’ensemble, ils seront recouverts de Maskol, déposé avec un Colour Shaper. Le gros avantage de cet outil est que le masque liquide n’adhère pas dessus et permet donc un nettoyage facile, contrairement au pinceau qui, généralement, fini à la poubelle :

On pulvérise enfin le Vert intérieur. Ne pas hésiter à « charger » en peinture pour assurer une bonne opacité de la teinte :

Même si on sort, avec ce qui suit, du cadre de l’article, je trouve toujours intéressant d’apporter une petite touche personnelle à la maquette avec l’ajout d’un accessoire « fait main », ici un bidon ventral. Comme vous allez le voir, rien d’insurmontable. Des bouts de bidons, ou autres, sont récupérés dans la boîte à rabiot. Ils sont assemblés et mis à la taille voulue à l’aide de cales faites en carte plastique :

Le surplus est enlevé à la mini scie circulaire. Un cutter peut être utilisé, mais c’est plus long :

Après ponçage et masticage des jonctions, le détail est ajouté. On s’aide, pour cela, de scotch aluminium et de carte plastique fine. Enfin, on réalise dans divers profilés plastique le support :

Il est important, durant toute étape de scratch, de vérifier régulièrement, que tout s’agence sans problème. Bien évidemment, une photo de référence ou, dans l’idéal, un plan sera plus que nécessaire :

L’option volet de radiateurs ouvert ayant été choisi, il est nécessaire de détailler l’intérieur. Deux barres de renfort, découpées dans du profilé plastique rond, sont ajoutées :

L’intérieur est peint en White Aluminium nuancé, par la suite, avec du Dark Aluminium :

Idem pour la façade des radiateurs. La jolie sculpture est mise en valeur en diffusant, tout d’abord, un jus Bleu Noir sur l’ensemble suivi d’un jus Marron foncé déposé aléatoirement et par petite touche :

Les différentes durites hydrauliques sont ajoutées sur les jambes du train d’atterrissage. Elles sont faites à partir de fil d’étain et de fil de cuivre pour les plus fines. Les colliers de serrage sont faits en gaine isolante utilisée en électronique. On peut aussi utiliser des cotons-tiges dont le manche est en plastique creux que l’on étirera à la flamme d’une bougie :

Ils sont peints en Dark Aluminium, tout comme l’intérieur des puits du train d’atterrissage :

On éclaircit le centre des panneaux avec du White Aluminium :

Et on dépose un jus Bleu Noir dans les creux pour donner du relief :

Une fois ce dernier bien sec, des jus Dust et Earth sont diffusés grossièrement sur le pourtour :

Enfin, et afin de renforcer l’effet poussiéreux de cette zone, des Pigments Light Dust et European Dust sont saupoudrés, fondus par la suite avec de l’essence F :

Avant toute phase de peinture, il est important de bien dégraisser la maquette afin de favoriser l’accroche de la peinture et d’éviter l’apparition de traces indésirables. Cette opération permettra, en outre, d’enlever les derniers résidus de poussière de la gravure :

L’antenne l'IFF Mk.III à l'intrados de l'aile droite est ajoutée. Elle est taillée dans du profilé plastique. La présence de ce petit mat impliquait l’absence de câble d'antenne à l’extrados :

L'antenne ADF (Automatic Direction Finder) Rebecca est aussi rajoutée sous le fuselage. Elle se compose d’une petite antenne horizontale posée sur un petit bossage mis en forme dans du profilé plastique :

L’angle particulier des roues va nécessiter la fabrication d’un « petit outil » qui facilitera la reproduction de l’écrasement du pneu. Il est taillé dans un morceau de Bristol en se référant à un plan :

Il est ensuite collé sur la semelle d’un fer à repasser et servira d’appui à la roue. La température du fer dépendant de la qualité du plastique, il est important de faire un essai sur un morceau de grappe afin de trouver le réglage optimal :

Les jantes sont peintes en Dark Aluminium. Un généreux jus Bleu Noir est ensuite déposé dans la gravure :

Des masques sont confectionnés dans de la bande-cache à l’aide d’un compas cutter. Ils serviront à protéger la jante de la roulette de queue, peinte au préalable en Aluminium, et la surface de collage des jantes pour les roues du train principal :

Les pneus sont peints en NATO Black (XF-69 Tamiya) sur lequel on dépose de la couleur Terre par la suite. Pour donner un effet « moucheté » à cette dernière, la peinture est diluée à 70% environ (sept parts de diluant pour trois parts de peinture) et la pression de l’aérographe est baissée au maximum. Dans mon cas, le manomètre indiquait 0,15 bar :

Pour ajouter un effet chromatique supplémentaire, le pourtour intérieur est drybrushé en Marron Jaune :

La bande de roulement est empoussiérée avec du Deck Tan (XF-55 Tamiya) passé perpendiculairement à la surface en voile fin. La dilution est importante, approximativement 90%, et la pression de l’ordre du bar. Le mouvement doit être rapide et on monte la couleur progressivement jusqu’à l’effet recherché :

On termine en déposant du pigment Mig (mélange d’Europe Dust et de Light Dust) qui sera fondu à l’essence F :

L’extérieur est peint en Medium Sea Grey XF-83 de chez Tamiya. Les rivets sont mis en valeur avec un jus Deep Grey de chez Ammo Mig. Le surplus est essuyé avec un chiffon légèrement imbibé d’Essence F :

Afin de donner un peu de volume à la trappe, les creux sont ombrés avec un Gris plus foncé. Ici, du H307 de chez Gunze. La peinture est fortement diluée à l’alcool et la pression est de l’ordre de 0,4 bar. Les zones délimitées par les lignes de rivets sont légèrement éclaircies avec du H314 Gunze. Ici, aussi, la peinture est grandement diluée :

On appose des éraillures sur le bas de la trappe avec un morceau d’éponge imbibé de Gris Bleu Foncé. Afin de garder une certaine subtilité, le surplus de peinture de l’éponge est enlevé en tapotant cette dernière sur un morceau de papier absorbant avant d’aller tapoter gentiment la pièce :

Les zones empoussiérées sont d’abord marquées avec du Dark Earth H72 de chez Gunze. L’effet est ensuite renforcé avec le mélange de pigment précédemment utilisé :

L’effet final obtenu dépendra de vos goûts personnels. À vous de jouer avec les différents produits utilisés ici et de personnaliser comme bon vous semble vos bouts de plastique :

L’hélice Rotol Jablo du Spitfire était en bois avec un renfort en laiton sur la première moitié du bord d’attaque. Donc, ici, point d’éraillures métalliques. On commence par représenter le renfort avec un mélange de Red Brown H47 et Jaune de chez Gunze, le tout recouvert d’une couche de Heavy Chipping Effects AMIG2011 de chez Ammo Mig. L’hélice est entièrement recouverte de Noir. Il est important de travailler en couches fines afin de faciliter le travail d’éraillure à venir. Les pales sont marbrées en rajoutant du Light Brown au Noir. Le mélange est déposé en « fouettant » la surface d’un mouvement rapide de l’aérographe, du bord d’attaque vers le bord de fuite. Le Jaune étant une couleur peu couvrante, on sous-couche tout d’abord avec du Blanc. Ici aussi, des couches fines sont impératives afin d’éviter un effet d’escalier à la délimitation du scotch. Toujours orienter le jet de peinture du scotch vers la zone à peindre pour éviter de désagréables infiltrations de peinture sous les masques :

Pour le Jaune, du RLM04 (H413 Gunze) est utilisé. Légèrement orangée, je trouve cette couleur plus agréable à l’œil que le Jaune pur. On peut maintenant érailler le bord d’attaque pour faire apparaître le laiton. La surface est frottée avec un pinceau mouillé à l’eau chaude (ce qui va faciliter l’enlèvement de la peinture). Un disque découpé dans une feuille de papier servira à délimiter la zone à ne pas dépasser. Le bord de fuite, moins soumis aux frottements, est tout simplement drybrushé en Gris Moyen. Les disques de couleur Rose à la base des pales, qui indiquaient le type d’hélice, sont peints à l’aide de pochoirs découpés au Punch & Die :

Le cône est Duck Egg Green H74 Gunze. La gravure reçoit un jus Green Brown diffusé par capillarité. Il est ensuite essuyé, dans la foulée, avec un coton-tige imbibé d’essence F. L’extrémité est éraillée à l’aide d’un morceau de mousse imbibé de peinture Acier :

Les arêtes sont éclairées avec un drybrush de Gris Argent :

Pour finir, des salissures, mélange de Noir et de Marron XF-10 Tamiya, sont déposées à l’aérographe le long des gravures. Le diffuseur en bout de l’aérographe est retiré pour avoir un jet de peinture le plus fin possible. Les marques rouges au niveau des vis de fixation du cône sont dessinées au pinceau :

L’intrados est Medium Sea Grey XF-83 de chez Tamiya. Du vernis brillant est rajouté à cette dernière pour faciliter la pose des décals et protéger la peinture lors des jus. La dilution, à l’alcool, est de l’ordre de 50% afin d’avoir une bonne couverture sans boucher la fine gravure :

La surface est préparée à l’aide de Decal Softener de chez Vallejo. Ce produit va ramollir le décal pour lui permettre d’épouser les formes et creux. Il est déposé à l’aide d’un pinceau à l’endroit où le motif va venir se positionner :

Après trempage dans de l’eau tiède, il est délicatement enlevé hors son support pour le mettre en place. On ajuste sa position définitive en le faisant glisser sur la surface à l’aide d’un pinceau humide :

Avec du papier absorbant, on appuie dessus afin de chasser les bulles d’air et, par là-même, éponger le surplus d’eau. Dans le cas de relief important, comme ici, ce bossage, le décal peut avoir quelques difficultés à épouser la forme. On va donc l’aider avec un pinceau et du Decal Setting à bien se mettre en place. L’opération sera répétée autant de fois que nécessaire. Une fois bien sec (j’attends six heures, par sécurité), ils sont découpés au niveau des gravures à l’aide d’une lame neuve. L’utilisation d’une lame neuve est très importante pour éviter de les déchirer. Du Decal Setting est passé dans la gravure afin que le décal épouse parfaitement la forme :

Ils sont enfin emprisonnés sous une couche de vernis brillant. Ce dernier n’est appliqué que sur les décals. Il est inutile de le pulvériser sur l’ensemble de la maquette :

Un jus Deep Grey est diffusé par capillarité dans la gravure et dans les creux des zones en relief. Le pinceau ne pas être trop chargé de produit pour éviter au maximum les débordements :

Au bout d’une dizaine de minutes, le surplus est nettoyé avec un chiffon doux imbibé d’Essence F, passé dans le sens du vent relatif (du bord d’attaque vers le bord de fuite) :

Bis repetita avec les lignes de rivets, mais, cette fois, avec un jus Neutral Brown, et ce, afin d’éviter un brin de monotonie :

Et comme précédemment, le tout est essuyé avec un chiffon et de l’essence F :

Afin de bien délimiter les parties mobiles des parties fixes, un jus Black Night est appliqué dans la ligne de séparation de ces deux zones. On obtient aussi un effet de profondeur bien plus important que sur une simple gravure :

Les creux de la partie centrale de l’aile sont repris avec un jus d’Ombre Brûlé. Il sera un peu plus épais que les précédents afin d’avoir un trait un peu plus large. Ce jus servira de base à la patine qui va suivre :

Il est ensuite fondu avec de l’Essence de térébenthine qui, à l’inverse de l’Essence F, ne nettoiera pas la surface, mais agira plutôt comme un filtre et donnera à la zone traitée une teinte différente :

L’apport des jus est une étape importante qu’il ne faudra pas négliger. Elle permet de donner du volume à la maquette et d’animer les surfaces sur lesquelles il est apposé :

Une fine couche de vernis mat terminera cette première étape et préparera la surface pour la suite :

Chaque panneau est légèrement éclairci avec la couleur de base dans laquelle une goutte de Deck Tan a été rajoutée. On insistera un peu plus sur les trappes. La dilution est très importante et on pulvérise le mélange à basse pression et très près de la surface. Il est important de rester subtil sous peine d’être caricatural :

Pour garder une certaine homogénéité, les cocardes subiront le même traitement. Un Bleu plus clair est utilisé à cette fin. Pour plus de sécurité, des pochoirs, découpés dans de la bande Post-It, protègeront les surfaces adjacentes :

On fait de même sur le Rouge avec du Chair, H44 chez Gunze :

Des éraillures sont rajoutées autour des panneaux amovibles. Elles sont faites au pinceau imbibé de peinture suffisamment diluée à l’eau pour garder un effet de transparence. Une couleur plus claire que la couleur de base, mais dans les mêmes tonalités, est utilisée, ici du Sky Grey :

Les cocardes subiront, elles aussi, le même traitement :

Des éraillures plus profondes sont reproduites à l’éponge, en deux temps. Tout d’abord, du Bleu Gris foncé est appliqué aux endroits les plus exposés, suivi d’un deuxième passage en Acier. Ce dernier sera plus léger afin de ne pas recouvrir la première couleur préalablement déposée :

Afin de donner un peu plus de volume à la maquette, les angles saillants (bords d’attaque, bords de fuite, lèvres des carénages des radiateurs et raccord karman) sont éclairés avec du H314 Gunze. On travaillera avec une peinture très diluée et à pression relativement élevée afin de donner l’impression d’une lumière diffuse :

Des traces d’encrassement sont réalisées en Noir de Pneu à la jonction des ailerons et de l’aile en insistant, plus particulièrement, au niveau des charnières :

La même chose sera faite à la jonction des volets de l’aile et de radiateur, mais, cette fois, en rajoutant du Marron au Noir de Pneu, pour éviter un effet trop monotone :

Pour rester dans la même logique, l’empennage subira le même traitement :

Un voile de vernis satiné est pulvérisé sur l’ensemble de l’intrados. Il permettra d’avoir des transitions de couleurs plus douces. Attention de ne pas avoir la main trop lourde sous peine de voir les effets précédemment obtenus disparaître :

Un léger empoussièrement est réalisé avec des voiles XF-52 Tamiya. Il se concentrera autour des trappes du train d’atterrissage, en insistant particulièrement sur l’arrière, sur le bord d’attaque des plans horizontaux proches du fuselage et sur le karman à l’arrière du bord de fuite. La peinture est déposée avec un mouvement de l’aérographe de l’avant vers l’arrière (sens du vent relatif) :

L’effet est accentué avec un jus Earth de chez Ammo diffusé dans la gravure alentour. On insistera, ici aussi, sur l’arrière des puits de train :

Les traces de cordites des armes sont en Noir. Ici, de la peinture a été utilisée, mais il est possible de les réaliser à l’aide de pigment appliqué au pinceau, méthode plus simple à mettre en œuvre :

Pour la représentation des coulures de fluide hydraulique, j’ai commencé par dessiner à l’aérographe des traces qui serviront de guide pour la suite. Elles permettront aussi d’assurer une transition plus douce entre l’huile et la base :

Avec un pinceau fin légèrement imbibé de peinture à l’huile Bitume, on repassera par-dessus les traces précédemment faites. Si vous avez eu la main un peu lourde, l’effet peut être estompé en repassant par-dessus avec un pinceau propre légèrement humidifié à l’essence de térébenthine :

Au final, on obtient un intrados un peu plus vivant que si on s’était contenté d’une simple peinture de base. À vous de jouer avec tous les ajouts pour obtenir un fini plus en accord avec vos goûts personnels :

Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec une bombe de peinture, il suffit de récupérer le contenu de celle-ci dans un pot pour pouvoir l’utiliser avec un aérographe. Attention de bien laisser dégazer la peinture après transvasement. L’AS12 est ensuite pulvérisé aux emplantures des ailes. Il servira de sous-couche pour la réalisation des éraillures. Puis, une bonne couche de Heavy Chipping Effect est appliquée par-dessus :

Le Gris du camouflage est de l’Ocean Grey 2 (XF-82 de chez Tamiya). Il a été additionné de vernis brillant pour faciliter son application. L’aspect mat prononcé des peintures Tamiya donne un effet pelucheux que le vernis brillant supprime et qui évite ainsi un travail de lustrage après son application :

Le schéma de camouflage de la notice Eduard est mis à l’échelle puis les masques sont découpés à l’aide d’un cutter à lame pivotante. L’utilisation de ce dernier permet d’avoir des découpes de lignes courbes beaucoup plus nettes qu’avec un cutter traditionnel :


Les masques sont collés en place avec des petits boudins confectionnés dans de la bande cache. Ils permettront de surélever légèrement les masques afin d’obtenir une délimitation des deux couleurs légèrement floue. Plus ils seront hauts par rapport à la surface à peindre, plus le flou sera important :

La maquette est prête à recevoir la seconde couleur. La jonction des différents caches est finalisée avec de la bande cache notamment sur le fuselage :

Le Vert est du Dark Green 2 (XF-81 Tamiya) dans lequel du vernis brillant a été ajouté, ici aussi. Afin d’éviter des infiltrations sous les caches et d’avoir un flou bien régulier, il est important de pulvériser la peinture perpendiculairement à la surface :

À l’aide d’un pinceau trempé dans de l’eau chaude, la peinture est enlevée à l’emplanture pour faire apparaître la sous-couche Aluminium :

La même chose est faite de l’autre côté, mais avec un cure-dent, cette fois, sur une peinture préalablement mouillée avec de l’eau chaude. Ceci permettra d’avoir des éraillures plus localisées et plus fines, le côté droit étant moins soumis aux agressions que le gauche :

Les délimitations de la bande Sky se font à la bande cache fine, plus facile à mettre en forme sur des surfaces courbes. Les surfaces adjacentes sont ensuite protégées avec des morceaux de bande cache plus large :

Le Sky est du H74 de chez Gunze. Il est appliqué en fines couches pour éviter de créer une surépaisseur au niveau du masquage :

Afin de limiter au maximum un effet de silvering avec les décals, le film transparent est enlevé partout où c’est possible. Une lame neuve est obligatoire pour avoir une découpe bien nette :

Les motifs n’étant plus solidaires les uns des autres, un morceau de bande cache, collé sur la maquette, servira de guide pour les aligner parfaitement. Un pinceau mouillé permettra de les faire glisser sur la surface pour les positionner correctement :

Une fois bien en place, on retire le surplus d’eau et chassons les bulles d’air en appuyant gentiment dessus avec un chiffon doux :

Ils sont enfin scellés définitivement avec du Decal Medium de chez Vallejo :

Après avoir passé une couche de vernis brillant, on applique les jus. Étant donné que c’est un camouflage à deux couleurs, on utilisera deux jus différents. Le premier, du Green Brown, sera réservé au Dark Green 2 :

Le second, du Blue Dirt, sera diffusé dans la gravure des zones peintes en Ocean Grey 2 :

Tout comme pour l’intrados, les rivets sont marqués au Neutral Brown :

Le Vert est modulé avec la couleur de base mélangée avec du Chair Gunze (H44 Gunze). Ce dernier a l’avantage de ne pas faire « péter » le Vert comme le ferait le Jaune ou fader la couleur comme le ferait le Blanc :

Pour le Gris, on a utilisé du H308 Gunze qui est pile-poil dans la tonalité de l’Ocean Grey et qui évite ainsi de faire des mélanges :

Bien évidemment, les cocardes ne seront pas oubliées. Le procédé est identique à ce qui a été fait à l’intrados :

En complément des éraillures métalliques, on en réalise d’autres, plus fines, avec un pinceau fin légèrement imbibé de peinture Vallejo 989 pour le Gris et de 881 pour le Vert. La peinture est diluée à l’eau dans des proportions de 75% afin de garder une certaine transparence :

On fait de même sur certaines trappes et panneaux, notamment les panneaux de l’armement, souvent manipulés par les mécanos :

Bien sûr, les cocardes subiront le même traitement. Il est important de garder une certaine logique tout au long de la patine :

Le fuselage ne sera pas oublié, non plus. Nos efforts se concentreront essentiellement sur les capots du moteur :

Un peu d’éclairage est apporté à la maquette avec du H314 Gunze, pour le gris, et du H74 Gunze pour le vert. Des voiles de ces différentes couleurs sont appliqués sur les bords d’attaque et bords de fuite ainsi que sur le dos du fuselage. La couleur est montée progressivement jusqu’à obtention du résultat désiré :

Des traces en H77 Gunze sont ajoutées aux charnières des ailerons et des parties mobiles de l’empennage. Le pourtour de ces zones a été au préalable protégé pour éviter de déborder :

L
e bord des parties Jaune étant courbes, on délimite d’abord au scotch fin avant de prolonger le masquage au Post-It. Son pouvoir collant étant faible, il n’y aura pas de risque pour la surface en dessous. Ensuite, on peut pulvériser le blanc comme sous-couche :

On peut ensuite appliquer le Jaune H413 de chez Gunze :

Les pipes d’échappement reçoivent une première couche de Dark Aluminium de chez Vallejo. Cette peinture est suffisamment fluide pour être utilisée directement du pot. Elle peut être diluée à l’alcool si on veut gagner en finesse :

Elles sont ensuite badigeonnées d’un jus d’acrylique Noire diluée à l’eau. Le nombre de passages de ce jus dépendra de l’effet que vous désirez obtenir. Attendre quelques minutes entre chaque couche pour éviter d’enlever la précédente :

On fait la même chose, mais avec du Rust, cette fois :

Un drybrush acrylique Orange Brown sur les sorties viendra terminer le travail :

Les traînées d’échappement se réalisent en trois étapes. La façon de procéder est la même pour chacune d’entre elle : une peinture largement diluée, environ 90%, et une pression faible, inférieure à 0.5 bar. On commence par la première couleur, la plus claire (XF-59 Tamiya). Cette première trace doit être relativement large. Elle est marquée d’un mouvement rapide de l’aérographe de haut en bas, de manière à dessiner de petites stries, tout en se déplaçant vers la droite (vers la gauche pour le côté opposé) :

Avec une couleur un peu plus foncée, du XF-64 Tamiya, on répète l’opération, mais avec une trace plus fine centrée sur la précédente :

On termine en déposant du Noir au plus près des pipes d’échappement. Un voile de ce même Noir est pulvérisé sur ces dernières pour fondre l’ensemble :

Un léger dépôt de poussière sur les karmans est réalisé avec du XF-52 Tamiya. Tout comme pour les éraillures, on insistera un peu plus sur le côté gauche :

L’effet est accentué en diffusant un jus Earth dans la gravure en insistant particulièrement à la jonction du raccord karman et de l’aile :

Le bidon est entièrement peint en White Aluminium. Une fois bien sec, il est recouvert à son tour de Chipping Fluid :

La couche de base, du XF-83 Tamiya (la même que pour l’intrados) est pulvérisée en couches fines. Avec un pinceau mouillé d’eau chaude, on vient frotter pour faire apparaître la sous-couche. Cette opération ne s’effectuera que sur le dessous du bidon. Un jus Deep Grey est diffusé par capillarité dans les creux afin de faire ressortir les détails et donner, ainsi, du volume à la pièce. De micro-éraillures sont faites au pinceau fin imbibé d’un mélange de Sky Grey et d’eau. Elles se situeront essentiellement aux environs des éraillures Aluminium :

On empoussière, toujours avec un voile de XF-52, et, toujours dans le but d’accentuer l’effet, un jus Earth est déposé dans les creux :

Les jambes du train d’atterrissage sont mises en place et collées en faisant attention de bien respecter les différents angles. Une fois bien sec, on met en place les roues. Un profilé plastique est posé sur la roulette de queue et sur le méplat de la roue. Il permettra d’avoir une référence de positionnement (en fait, il simule le sol) de ce dernier et évitera d’avoir un avion bancal une fois la maquette posée sur ses roues :